(sylda) Fuck le Redbull, c'est toi qui me donne des ailes.

Alors que je n'avais que neuf ans, on m'avait demandé de chercher les origines de mon nom de famille, je n'étais qu'à l'école primaire, alors j'ai du faire des recherches et surtout poser diverses questions à mon cher père qui était occupé dans son bureau, mais j'ai réussi à lui faire sortir la tête de ses nombreux dossiers. C'est de là que j'ai commencé à apprendre les origines de ma famille, cela remonte au XVIII ème siècle avec un homme nommé Jean François, il s'agissait du comte de Trobriand, il n'était pas un simple homme à se tourner les pouces, il était officier de marine, mais aussi un grand navigateur français. J'ai rapidement compris pourquoi mon père avait de nombreuses maquettes de bateaux dans son bureau. Mais ce n'est pas tout, en l'honneur de cet arrière grand-père qui est un peu la "légende" de la famille, il y a un archipel au large de la côte orientale de Nouvelle-Guinée, qui se nomme les îles Trobriand. Pour finir cette magnifique histoire familiale, Jean François a été empoisonné, une mort tragique, mais selon mon père il était un homme brave, avec du courage, ayant participé à la guerre d’indépendance des États-Unis. J'étais passionnée par les mots de mon père, j'ai voulu en apprendre davantage sur cette histoire, et avant tout sur mes ancêtres, alors mon père passait parfois quelques après-midi avec moi pour me conter les histoires les plus marquantes de la famille Trobriand. Je ne peux pas vous en dire davantage sur les Moretti, il s'agit de la famille de ma mère, très jeune elle a quitté sa terre natale pour s'installer en France, afin d'avoir une meilleure vie, son père avait réussi à décrocher un travail plus décent que celui qu'il avait auparavant. Bien que sa famille est loin d'être noble, j'en reste fière. Et il faut savoir que lorsque ma mère a rencontré mon père, elle était à la faculté de droit, elle peinait pour se faire de l'argent et par sa beauté, dont sa longue chevelure rousse, elle a été remarquée par mon père, légèrement timide, mais il a affronté ses peurs pour l'aborder. Quelques mois plus tard, ils étaient fou amoureux l'un de l'autre, et cette différence de "rang social" n'a pas été un obstacle, certes la mère de mon père était un peu contre, mais elle s'est rendue compte que ma mère ne s’intéressait pas à mon père pour son argent, mais pour son coeur. Du côté des Trobriand j'ai plusieurs cousins et cousines, je ne suis pas en bon terme avec eux, surtout avec l'une de mes cousines, cela a toujours été la guerre entre nous, pour des raisons diverses, qui n'ont aucune importance et notamment parce que mes grands-parents m'ont toujours chouchouté davantage, mais je ne les ai pas vu depuis de nombreuses années. Et du côté des Moretti, ma mère était fille unique et mes grands-parents sont décédés. Pour évoquer le jour de ma naissance, il s'agissait d'un vingt-cinq décembre, mes parents étaient en train de prendre le déjeuner avec toute la famille, je devais arriver un mois plus tard, mais j'étais pressée, sans doute mon impatience qui se faisait déjà remarqué. Mais comme ma mère m'a toujours dit, au moins il n'y a pas eu besoin d'appeler toute la famille pour les prévenir de mon arrivée, étant donné qu'ils étaient déjà tous là. Sachant que ma mère est une fanatique de la photographie et que cela a toujours été sa première passion, il y a plusieurs albums concernant ma naissance et même des vidéos.

Ma mère a toujours été présente dans ma vie, elle adorait me faire confectionner des robes, elle voulait que je sois la plus belle, c'est sans doute d'ailleurs parce qu'elle a toujours été sur mon dos et parce que j'ai toujours eu ce que je désirais, que j'ai développé rapidement mon petit côté capricieuse, je voulais toujours tout avoir rapidement, avant les autres, ainsi j'entraînais la jalousie des autres à mon égard et cela me faisait plaisir. Je me souviens encore de ce pauvre petit garçon : Achille, on était dans la même classe et il voulait obtenir la dernière console sortie, bien chère et au delà des moyens de ses parents, j'ai réussi à l'obtenir, mon père me l'avait commandé et le lendemain je l'avais entre les mains. Achille m'avait demandé si gentiment que je lui prête, une petite heure et j'ai refusé, du moins... je lui ai dit que s'il sortait avec moi durant une semaine, dans le but d'embêter Alice, la petite blonde un peu idiote du haut de ses dix ans. Il a accepté et je lui ai directement offert la console. Dès mon plus jeune âge, j'aimais embêter les gens, les manipuler, faire du chantage. Il était bien rare qu'une personne puisse me dire non. Mais cette année-là a été tragique et est restée marquante, ma mère a découvert qu'elle était atteinte d'un cancer, en quelques mois la maladie a pris de l'importance, se généralisant. J'ai été présente durant les derniers moments de vie de ma mère, je lui ai dit combien je l'aimais. Je pense d'ailleurs que c'est à cette époque qu'il y a eu un totalement détachement de mon père, car celui-ci s'est montré absent et s'est plongé dans son travail, malgré que ma mère était en train de mourir, bien qu'elle a lutté jusqu'à la dernière seconde. On part à New York, j'ai acheté un bel appartement luxueux dans un building, tu es inscrite dans une école privée... Je tiens à préciser que tu n'as pas le choix, tu me suis et tes amis peu importe, tu en auras des mieux. Les mots de mon père ont raisonné comme une énorme claque, j'allais partir, et c'est ainsi que trois jours plus tard, j'étais dans un avion en direction de ma "nouvelle vie", je venais d'avoir mes douze ans, je quittais donc ma "meilleure amie", oui à vrai dire elle était surtout celle qui me donnait ses goûters au chocolat ou aussi celle qui adorait me coiffer durant les récréations pour que je sois la plus belle. Totalement dépaysée, je n'ai pas mis beaucoup de temps à me faire des amis, bien la différence de langue, mais vous savez je n'ai pas peiné pour maîtriser l'anglais, mon père m'a fait prendre des cours tous les soirs, ce qui m'a arrangé, car au moins j'ai pu arrêter mes vulgaires cours de piano qui ne m'ont jamais passionné. Brillante dans mes cours, j'avais un très bon niveau et finalement je me suis spécialisée dans les langues, j'avais déjà le français, puis l'anglais et lorsque mon niveau d'anglais a été bon, j'avais demandé à mon père un professeur particulier pour apprendre l'italien.

Je savais que je n'avais pas besoin de travailler à la suite de mes études, mais j'ai continué dans ma spécialisation des langues, abordant le français, l'anglais, l'italien et même le japonais. Je désirais être la meilleure, celle que l'on respecte, et j'étais en soif d'apprendre. Mais vous savez ayant grandi dans Manhattan et j'ai parfois été dans le Bronx, la partie dangereuse et pauvre, je n'étais pas attristée par la pauvreté, mais plutôt par la violence. J'ai vu parfois des pères battre leurs enfants ou même des mères. Et c'est à mes dix-sept ans que j'ai eu un déclic, lorsque j'ai vu cette petite fille âgée d'une dizaine d'année, pleurer, assise par terre, et elle m'a raconté les problèmes dans sa famille. Il y a eu comme une petite voix dans ma tête qui m'a forcé à faire une bonne action, je l'ai emmené chez moi, lui donnant à manger, et je l'ai raccompagné chez elle, tentant de découvrir sa famille, mais j'ai été jetée dehors. Lorsque j'ai décidé d'avertir la police de la maltraitance que subissait la petite fille, ils m'ont dit qu'ils étaient appelés régulièrement et que je devais plutôt appeler les services sociaux. Au final, les services sociaux semblaient trop "débordés" et ce n'était pas un cas urgent selon eux. Alors j'ai contacté des associations et ils se sont déplacés, ils m'ont rencontré, j'ai même proposé mon aide. Pour la première fois j'agissais bien et ce n'était pas pour moi, mais pour les autres, du moins pour des enfants. Car bien mon caractère d’insouciante, agressive, manipulatrice, légèrement garce sur les bords, j'ai un coeur au fond et une âme sensible, fragile que je montre très rarement, puis j'aime les enfants, l'innocence qu'ils ont dans les yeux réussie à me faire sourire et craquer. Et j'ai décidé de fonder mon association : Innocence. Elle vient en aide aux enfants victimes de diverses agressions que se soient de la part des parents ou même d'autres personnes, tel que les raquetteurs. Ainsi, les enfants ou même un proche peut contacter l'association et des bénévoles viennent aider. Celle-ci est d'ailleurs en partenariat avec d'autres associations. Mon père qui a financé en grande partie ce projet, m'a aussi offert un magnifique appartement dans Brooklyn et il est à présent très rare que j'entretienne une conversation avec lui ou même que l'on se voit, il m'est indifférent, notre relation n'est basée que sur l'argent.

Au travers de toutes ses histoires, je suis tombée vraiment amoureuse au lycée, Jason, il était dans l'équipe de basket-ball, toutes les nuits son nom était dans mes rêves, tout comme son visage, je n'ai pas peiné à le faire tomber amoureux de moi, usant de mes charmes. Je pensais que notre histoire était belle, qu'elle pouvait aller loin, très loin. Mais au final, il me trompait, et s'intéressait surtout à mon argent. Après ça, je l'ai jeté, et je l'ai mis plus bas que terre face aux regards des autres, du jour au lendemain il a perdu sa place dans l'équipe de basket-ball et il a été détesté de la plupart de ses amis, car je n'ai pas hésité à manipuler les autres, dans le but de lui "pourrir" sa vie. Après ça, j'ai eu de nombreuses aventures qui n'avaient aucune importance, je n'arrivais pas à retomber amoureuse, sans doute à cause de mon manque de confiance envers les hommes. Il m'est arrivé de faire croire à des hommes qu'ils avaient des chances avec moi, alors que finalement non, je voulais juste m'amuser ou même les ridiculiser. Mais vous savez la vie ne tourne toujours pas dans le sens que l'on désire, car je suis retombée amoureuse, j'ai enfin ressenti ce petit pincement au coeur, cette boule au ventre qui montre que vous êtes amoureux, en commençant à connaître Adama, ce beau brun, qui est devenue mon colocataire, au début je le dépannais pour qu'il ne soit pas à la rue, mais ce lien est devenu ambigu, notamment parce que l'on couche ensemble, mais je considère que Adama m'appartient, aucune femme ne doit l'approcher, sans quoi je deviens réellement invivable, jalouse, manipulatrice, insultante. Effectivement, cela fait peur, mais l'amour m'a toujours rendu dingue et forme toujours en moi une petite partie terrifiante et horrible. Je ne sais pas où cette histoire va me mener, mais je sais une chose je vais me battre jusqu'au bout, je le veux et dans tous les cas, selon moi il est déjà à moi.